•  Rédemption

    Prologue

     

    J'observe mon reflet dans le miroir... J'ai le teint pâle, les yeux d'un bleu profond, de longs cheveux noir corbeau. Des cernes creusent mon visage, la fatigue se lit sur mes traits. Cela fait 16 ans que je suis sur cette putain de planète, dont 11 de malheur. Je suis petite, j'ai quelques formes mais sans plus. Je me cache sous un maquillage sombre, très sombre. Je porte toujours du noir, c'est neutre, cela m'évite de me faire remarquer. Je ne suis que l'ombre d'un être, je suis trop mauvaise pour me considérer comme humaine. Je touche mon reflet dans le miroir, j'ai l'impression que ce n'est pas moi, qu'il ne m'appartient pas. Je ne me reconnais pas. Qui suis-je? J'aimerais tellement être quelqu'un d'autre, mais je ne le mérite pas. 

     

      Je me balance d'avant en arrière, mes bras entourent mes genoux. Je suis nerveuse, je tremble, je sens que cela revient alors pour me calmer je récite mes certitudes...

     

      Je suis Ever Black. Je suis la fille la plus odieuse que je connaisse, mon coeur est noir et on ne peut rien pour lui. Mes parents sont morts quand j'avais 5 ans. Je les ai vu mourir devant mes yeux et chaque nuit je le revois en cauchemar. Des cauchemars qui me font pousser des cris déchirants à travers la nuit. Mais je devais le mériter pour que cela arrive. Je ne sais pas pourquoi mais je fais tout pour le mériter.

     

      Je vis dans un orphelinat. C'est un vieux bâtiment en pierre et certaines pièces sont encore chauffées grâce à des cheminées. Personne ne m'a jamais adopté, ils ne voulaient pas de moi, moi non plus je ne veux pas de moi. Mes cris réveillaient les autres alors j'ai été mise à l'écart dans une chambre toute petite, on y accède par une poignée de couloirs étroits. C'est une des pièces chauffée par une cheminée. Personne n'y vient jamais à part moi et une des dames qui s'occupe de la cantine, je crois qu'elle a pitié de moi. 

     

      Nous sommes très nombreux dans l'orphelinat, de tous les âges. Les petits ne restent pas longtemps, ils sont très vite adoptés mais à partir de 8 ans cela se fait plus rare alors à 16 ans je n'ai plus aucune chance. Je suis là depuis longtemps et je ne me suis jamais attachée à personne, les autres enfants sentaient que j'étais perturbée alors ils ne venaient pas jouer avec moi, rien que le fait que je ne dorme pas avec eux semblait les repousser. Les humains rejettent toujours ce qui est différent d'eux, par crainte. 

     

      Le foyer est situé dans un petit village pommé en Bretagne, il est à 30 minutes de l'école. Tous les matins un bus vient chercher tous les enfants de l'orphelinat et nous y amène. Même à l'école je ne parle à personne, tout le monde sait que je suis odieuse, méchante et haineuse mais curieusement cela attire certains garçons. Je prends leur compagnie et les abandonne, vidés. Je leur fait croire à l'illusion qu'est l'amour et oublie leur existence. Je connais pleins de gens avec qui je "m'entends" mais je ne les considère pas comme des amis car s'ils se rapprochent trop de moi je coupe les ponts et ne donne plus signe de vie. Je ne suis pas digne d'avoir des amis. La plupart du temps je sèche les cours et je vais trainer dans des endroit un peu glauques comme des maisons abandonnées ou des usines désaffectées. J'y vais pour boire en cachette ou autre...

     

      Je me lève, mes tremblements s'accentuent. Je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai tellement mal à l'intérieur que je ne sens plus mon corps. Je vais me coucher... Sous mon oreiller je sens une petite bosse, c'est le petit coffre de mes parents qui contient tous leurs bijoux. C'est une des seules choses qu'il me reste d'eux. Je crois que ce sont les seules personnes qui m'ont aimé. Mais il ne me reste que des objets vides de vie qui ont appartenu à un passé heureux. Ils me brûlent et me consument, ils me rappellent la vie que j'aurais dû avoir.

      Mes parents étaient riches et m'ont tout légué: leur fortune, leur maison (que j'aurais à ma majorité), leurs objets de valeur. J'ai des photos de nous lorsque j'étais petite mais je n'arrive pas à les regarder, c'est trop douloureux. Ne pas connaître ses parents c'est comme ne pas se connaître soi-même.

     

      On m'a déjà forcée à aller voir un psy, mais rien n'y fait je n'arrive pas à parler. Je n'ai pas de mots pour prononcer ce qu'est ma vie. J'y arrive très bien dans ma tête mais en face cela ne sort pas.

     

      Je n'arrive pas à dormir, je sens que ça revient... Il ne faut pas que je le fasse, il ne faut pas... Pour essayer de penser à autre chose, je mets une musique de mon téléphone. Broken Brights de Angus Stone, je me mets à pleurer. Que je suis faible. Une moins que rien...


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  •  Rédemption 

    Résumé

    Résumé

    Cette fiction raconte l'histoire d'Ever Black, jeune fille de 16ans. Elle vit dans un orphelinat. Ever est très odieuse et s'entoure de tout un monde de haine qui touche presque au malsaint pour cacher sa sensibilité. Au fil des chapitres vous allez découvrir son histoire, ses révoltes, ses addictions ainsi que son passé très touchant. Vous allez la voir évoluer et s'ouvrir au monde qui l'entoure.

    Attention: Cette fiction est déconseillée à un jeune public et aux âmes sensibles

    N'hésitez pas à donner vos avis (en restant poli) et vos critiques constructives.

    Prim


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  • Je suis assise dans l'herbe aux côtés de Jared. Un enfant qui nous ressemble court vers nous...

    - Maman regarde ce que j'ai trouvé ! s'émerveilla-t-il avec sa petite voix.

    - Oh c'est une jolie plume mon chéri, tu veux bien me faire un bouquet de fleurs?

    - Oui j'y vais ! 

    Tom notre enfant... Déjà 4 ans de bonheur, je n'aurais jamais cru pouvoir être aussi comblée un jour. 

     

      Je baisse les yeux et remarque mes cicatrices, le prénom de mon mari gravé dans le bras. Sombre période. J'y repense souvent et ce passé marque encore notre présent. 

      Jared a continué à faire des cauchemars longtemps après la mort de Jake. Quant à moi ma blessure s'est totalement refermée mais il arrive qu'elle me lance. 

      Adrien réussit difficilement à se réintégrer dans la société. Il a encore quelques réflexes étranges. Mais il est très présent dans ma vie et il me soutient à 200% dans tout ce que je fais. Mes parents ont eu un choc en le voyant et cela a été compliqué de tout expliquer à ma mère et ma soeur.

      J'ai dû avoir une explication avec mon père, lui avait été engagé de force à cause de ses compétences en informatique. 

      Peu après la mort de Jake les médias se sont intéressés à l'affaire et malheureusement nous n'avons pas pu tout étouffer. Pendant six mois des journalistes ont campés devant chez nous mais avec le temps ça a finit par s'arrêter.

    - Tiens maman ! me dit Tom en me tendant les fleurs.

    - Il est magnifique, je le mettrais dans le salon. Il est temps de rentrer.

    - Viens sur mes épaules Tom, dis Jared.

     

     

      Quand je repense à tout ce qu'on a traversé, je me dis que l'on a fait du chemin et qu'on s'en est bien sortit au final. Sans toutes ces épreuves nous ne serions pas ce que nous sommes aujourd'hui alors d'un côté je ne peux pas renier mon passé. Malgré tout ce qu'on traverse on en sort toujours plus fort. Aujourd'hui je bénis le ciel de ne pas être morte et de pouvoir vivre encore tous ces instants merveilleux. La vie a tellement de choses à nous offrir il faut peut-être avoir frôlé la mort pour voir leur beauté mais en tous cas ça vaut le coup. Maintenant je suis fière d'avoir surmonté tout ça.

    ____________________________

    Je vous remercie de m'avoir lue et j'espère que cette fiction vous aura plu. Cela me fait bizarre de poster le dernier texte de cette fictio sachant que je l'ai commencé il y a 7 mois... C'est dingue ce qu'il peut se passer en 7 mois !

    Je voulais aussi remercier Tsunn qui m'a beaucoup aidé dans les commentaires, sans elle la fiction n'aurait pas été pareil.

    Je vous retrouve prochainement pour une nouvelle fiction. Je ne sais pas encore si je vais la poster sur ce blog mais dans tous les cas elle sera sur un site adapté aux fictions appelé Wattpad, mon pseudo est Primuse sur ce site.

    Voili voilou, bonne continuation ! 


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  • Bonjour bonjour!

    Tout d'abord je tiens à m'excuser pour l'énorme retard que j'ai pris. J'ai eu énormèment de choses à faire et je n'avais plus vraiment la motivation et lorsque j'ai voulu m'y remettre (il y a deux semaines) j'ai commencé à avoir des migraines ce qui m'a beaucoup dérangé pour écrire. Enfin bref malgré tout voilà le dernier chapitre.

    Il n'y a pas de musiques spécifiques pour ce chapitre.

    Un épilogue arrive le lundi 8 décembre.

    Bonne lecture

    ________________________________

    "Quatre autres pions nous encerclaient à présent et il était impossible de s'enfuir, je jetai des regards apeuré à Jared qui y répondit par un regard apaisant mais il serrait les poings, ce n'est pas bon signe..."

     

    J'essayai de m'enfuir mais l'un deux me retint et Jared me prit la main fermement pour m'intimer le calme. Je commençai à paniquer et ma respiration devint saccadée, je commençais à faire une crise d'angoisse, j'essayai de retenir mes larmes. Où allons nous? Qui sont ces gens? Vont-ils nous faire du mal? Voyant mon agitation, il me caressa le dessus de la main avec le pouce en faisant de légers cercles, ce contact aurait dû me dégoûter à cause de ce que Jared a fait, mais il me calma, je me concentrai uniquement sur ce geste. 

      Les hommes nous firent descendre dans des couloirs lugubres qui semblaient être le sous-sol, je n'étais jamais venue dans cette partie du Lycée. Elle n'était visiblement pas entretenue, les murs étaient nus, le plafond bas, pleine de poussière et très peu éclairée. Nous arrivâmes devant une porte et les hommes nouèrent nos poignets avec des cordes rêches. Nous entrâmes dans une petite pièce remplie d'hommes encagoulés et tatoué d'un V entouré d'un cercle. 

      La peur me sauta à la gorge et me noua le ventre... L'un d'eux s'avança et s'adressa à Jared: 

    - Je suppose que tu sais pourquoi on vous a amené ici, n'est-ce pas? sa voix m'était familière mais totalement dénué de sentiments.

    - Sûrement pour revendiquer votre "superiorité"... lâcha Jared avec sarcasme.

    - Je te déconseille d'utiliser ce ton vu la posture dans laquelle tu te trouves. Bon passons aux choses sérieuses. Si tu es ici c'est uniquement pour payer le lourd prix de tes erreurs. Tu as transgressé bon nombre de règles..

    - De toutes façons qu'ai-je à perdre? Vous m'avez pratiquement tout pris ! Mon âme, mon innocence, ma famille et d'une certaine manière même Marie. Alors allez-y. Vous n'avez plus aucun moyen de m'atteindre, vous m'avez déjà tout pris. 

     J'avais envie de lui crier qu'il ne m'avait pas perdu et que je l'aimais mais je gardai le silence afin de ne pas aggraver la situation. La haine et la frustration commençaient à bouillir au fond de moi mais je n'étais pas encore en mesure d'agir.

    - J'ai le plaisir de t'annoncer que nous pouvons encore te détruire mentalement par le biais de ta petite trainée de copine, continua l'homme dont je reconnaissais désormais la voix... Non ce n'était pas possible... Je devais me tromper...

    Jared n'avait pas pris la peine de lui répondre le fusillant simplement du regard. Lui aussi devait savoir à qui on devait avoir affaire.

     

    - Jake arrête cela, je pensais qu'on était amis. Tu ne peux pas me faire ça. Tu ne peux pas être mauvais à ce point, l'implorais-je.

    Jared se rapprocha de moi comme pour me protéger.

    - Alors maintenant c'est toi qui me supplie. Tu n'avais pas l'air aussi faible quand tu m'as repoussé. Tu sais je croyais qu'en te voyant souffrir j'en tirerai de la joie mais là j'ai juste envie de mourir et de t'entrainer avec moi. Mais même morte tu appartiendrais encore à un autre, c'est pour ça que je te hais à un point que tu n'es pas en mesure d'imaginer.

    - Tu n'es qu'un taré, si tu m'aime comment es-tu capable de faire une telle chose?

    - Je te hais au moins autant que je t'aime, c'est pour cette raison que nous allons mourir.

    Jared me regardais de manière possessive et semblait prêt à lui sauter à la gorge tandis que moi je regardais attentivement autour de moi cherchant à faire diversion ou une issue.

     

    Soudain mon regard croisai celui d'un homme qui avait les yeux plus que verts. Des yeux comme ça je n'en avais vu que sur une personne... Et cette personne c'était Adrien. J'étais persuadée que c'était ses yeux. Je ne comprenais plus rien, c'était impossible, il est mort, pourtant... Il me fixait intensément avec une certaine émotion. Tout devint flou à cause de mes larmes. Je voulu courir vers lui mais on me retint violemment. 

    - Co... Comment pe... peut-il être en... en vie? disais-je d'une voix tremblante.

    - Ton père faisait partit du gang, il a voulut en sortir mais pour cela il devait nous donner un de ses enfants. Il avait cloné ton frère dans l'espoir de nous duper. Nous avons gardé le clone et nous l'avons élevé selon nos méthodes. Quand Adrien a eu 17 ans nous avons exigé qu'il s'engage dans le gang en menaçant de tuer ton père s'il ne le faisait pas. Le clone présentait des anomalies comportementales et physiques, il était dans l'incapacité de remplir ses missions. Pour faire payer à ton père d'avoir essayé de nous tromper nous avons fait tué le clone et nous avons fait passé ça pour le meurtre de ton frère. Adrien a été réquisitionné pour le même genre de missions que faisait Jared mais en plus intense. Mais il n'a pas rempli sa dernière tâche convenablement alors il va assister à ta mort pour que ça ne se reproduise plus. 

    - Comment ça nous? NOUS? Tu fais parti des gens qui prennent les décisions? Tu es un monstre ! C'est inhumain de faire ça à quelqu'un ! Je te hais ! JE TE HAIS ! je me débattais de toutes mes forces pour aller le frapper jusqu'à ce qu'il meurt. Je ne savais plus comment réagir, j'étais perdue. Je pensais qu'Adrien était mort et là on m'annonçait qu'il ne l'avais jamais été et qu'en plus il avait vécu des choses affreuses...

    - Sale enfoiré... souffla Jared. C'est donc toi le fameux chef du gang ! Personne ne peut prendre de décisions aussi importantes.

     

      A peine Jared eut-il fini sa phrase que tous les hommes présents dans la salle braquèrent leurs fusils sur Jake. Celui-ci dégaina aussi son arme mais la braqua sur moi. Jared essayait d'arriver jusque moi pour se placer entre l'arme et moi.

    - Oui c'est moi le chef. J'ai pris la relève à la mort de mon père. J'ai été élevé par une ordure et j'étais destiné à en devenir une. Et cela a toujours empêché que tu m'aimes Marie. Je me hais et je le hais. Et maintenant tu vas payer pour ne pas avoir de sentiments pour moi...

     

      J'entendis deux coups de feu retentir simultanément puis je ressenti une douleur vive au flanc gauche. Puis plus rien... le trou noir. 

     

      J'avais l'impression d'être accroché à une corde pendue au dessus du vide et que si je lâchais la corde je ne pourrais plus jamais revenir. J'avais perdu toute notion du temps.

     

      Une main me caressait les cheveux d'un geste doux... Une voix me chuchotait des mots au creux de l'oreille d'un ton rassurant... Un bras était passé au dessus de mon ventre... Des yeux veillaient sur moi de manière intense... 

      J'ouvris les yeux difficilement, aveuglée par la lumière blanche et rencontrai ceux de Jared. Il eut aussitôt une expression soulagée. Je lui souris et essayai de me déplacer pour me blottir contre lui mais une douleur fulgurante traversa mon flanc. 

    - Raconte moi ce qu'il s'est passé... lui demandais-je d'une voix rauque.

    - Cet enfoiré t'a tiré dessus, et aussitôt Adrien lui a tiré une balle dans le crâne. Tu as perdu connaissance, ton frère et moi nous sommes précipités pour te relever et t'emmener en urgence. Les autres hommes ont enlevés leurs cagoules, certains sont partis tout déballer à la police et d'autre se sont enfuis sans rien dire. 

    - Mais pourquoi quand tu as dis que Jake était le chef ils ont tous braqué leur arme sur lui?

    - La faille du gang est que personne ne veut en faire partit, tous les hommes sont recrutés de force et menacés. Il y avait donc un seul chef et s'il était tué plus personne ne serait obligé de faire quoi que ce soit et c'est ce qu'il s'est passé.

    - Oh, alors on est en sécurité maintenant? 

    - Oui, tout va bien. Je crois que quelqu'un aimerait te parler, disait-il en tournant la tête vers un coin de la pièce. 

    Adrien était là et souriait d'un air bienveillant. Il s'approcha de mon lit d'hôpital et me fit face. Cela me semblait irréel de le voir. Il avait grandit et même s'il semblait heureux des cernes marquaient ses traits.

    - Il me semble que nous avons du temps à rattraper, n'est-ce pas? sa voix m'avait énormément manquée.

    - Oui, beaucoup trop de temps.


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